samedi 3 octobre 2009

Douze minutes dans la peau de Yann Moix.


Mon très cher K,

Il me plaît de croire que l'exercice biographique de précipitation reste intéressant, tellement judicieux qu'une approche similaire de la vie de Monsieur Yann. M est à réaliser. Je me suis donc attelé à la tâche. Je ne suis qu'un petit sociologue, sans grand intérêt, mais j'imagine que mes compétences ne sont pas invisibles. Je ne reviendrai pas sur son cursus d'expériences livresques, ni sur son parcours initiatique en matière de découvertes littéraires. Je vais donc apposer quelques jalons de sa vie et tenter de les décrypter selon mon savoir intuitif. La connaissance actuelle, et je l'ai déjà mentionné, se concentre sur Wikipédia. Alors partons de ce postulat et laissons libre cours à nos perceptions intelligentes.
Ma posture de départ se définit comme simple fan, aimant la culture facile, avec une propension certaine à la fainéantise d'actualité. Qu'entends-je par ces termes ? Eh bien je parle de l'incapacité chronique de recouper des informations par le manque de temps. Je le rappelle, nous promulguons la culture fast-food, vite mangée, vite digérée, vite expulsée. Il est évident, en regardant d'un peu plus près le temps effectif de fabrication de sa dernière œuvre, que nous sommes en présence de ce genre de nourriture intellectuelle. Deux semaines pour comprendre la plus grande énigme musicale du XXème siècle. Je trouve qu'il s'agit là d'un bon prorata. Je vais donc m'attarder douze minutes sur le profil de ce monsieur Yann. M.

Mon seul angle d'attaque se trouve être le film Podium puisqu'il s'agit là de son plus gros succès. Je vous fais à nouveau remarquer ma posture de départ, c'est-à-dire celle d'un fan de pop culture. Le sujet de ce film est révélateur du fondement sociologique de Monsieur Yann. M. Un usurpateur démoniaque qui se prend pour la réincarnation d'une icône populaire. La légèreté de ton ne peut être que reprise par un esthétisme édulcoré, et de surcroît écoeurant, de son produit cinématographique. Il s'agit bien là de faire une analyse du procédé de succion d'un bonbon. Celui-ci engendre une profonde frustration car nous avons le plaisir du goût mais pas la sensation de satiété. Monsieur M fonctionne sur le même principe : on éprouve une certaine catégorie de plaisir engendré par la forme mais on se rend très vite compte que ce n'est que supercherie. J'en veux pour preuve l'expérience suivante : tapez son nom sur un moteur de recherche et vous tomberez sur le site ado(point)fr ou voici(point)fr; vous pouvez donc dès à présent vous rendre compte du type de public visé. Son cursus universitaire est également prometteur... Diplômé d'une école de commerce et de Sciences-Po. Deux systèmes prompts à développer des compétences non substantielles. « Savoir parler de tout sans en connaître l'essence même ». Un autre aspect de sa vie, peu connu mais tout aussi primordial, l'écriture de chansons pour deux idoles du vide absolu, j'ai nommé Arielle D et Diane T. Je ne prétends pas que cette étude comportementale s'inscrit dans une véracité certaine. Toutefois je voulais démontrer par un simple syllogisme l'absurdité amère de ces écrivains qui pensent pouvoir surfer sur des faits médiatiques afin d'engranger davantage de ressources financières. Bien entendu je trouve cela lamentable et je le condamne gracieusement.

Je ne resterai donc pas plus longtemps sur cet univers guimauve qui me donne envie de rendre gorge.

Cordialement,

K.B

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