mardi 26 mai 2009

Dualité capillaire ratée.


Mon cordial ami K,

Je m'interroge toujours sur cette forme technocrate de l'hypocrisie, notamment lorsque j'observe un gouvernement français durcissant ses propres lois contre l'alcool au volant alors que cette même drogue est conventionnée et taxée par l'Etat. Je suis toujours perplexe face à une synergie, double et indivisible, qui tente bien malgré elle d'obtenir une cohérence. Et nous nous trouvons toujours dans ce système capillaire à deux teintes qui cherche obstinément à conquérir une harmonie.
L'objectif secret de notre monde est d'obtenir une fusion de nos idées et de nos actes, c’est-à-dire avoir une image saine, construite et omnisciente. Néanmoins, comme nous l'avons déjà exprimé auparavant, les discours changent et les interfaces avec nos actions deviennent obscures. La tension monte dans nos civilisations. Cette tension naît d'une volonté coriace d'être en accord avec son corps et son esprit. De l'esprit naissent les idées et les dialogues, du corps naissent les actes et les revendications. Il est difficile de faire coïncider nos deux entités et ce d'autant plus que nos organisations humaines augmentent le désir d'irréprochabilité. Nous n'avons plus de droit commun à l'erreur. Nous sommes citoyens et nous nous devons d'être optimum sur tous les plans sociaux.
Inutile de vous dire, mon cher confrère, que cela engendre, une fois encore, une scission psychologique lourde qui conduit nombre de nos compatriotes à la folie et au suicide. On peut mettre en corrélation les chiffres sur l'augmentation constante de pathologies difficiles de type schizophrénie, chiffres qui montrent parfaitement la déstructuration du cerveau humain par la pression sociologique du "human perfect". Notre société se dématérialise par le biais de nouvelles technologies faussant ainsi notre rapport à la nature humaine et à la réalité engendrée. Nous nous perdons dans les couloirs de la superficialité et du savoir-être. La gay pride en est une si parfaite illustration. Être homosexuel se résume à se balader en micro short avec des strass, sur un char à paillettes, entouré de créatures volages, et dans un même temps l'homophobie gagne du terrain. Ne voyons-nous pas là les symptômes d'un monde pestiféré et putride en parfaite inéquation ?
Ils est donc nécessaire de se pencher sur nos inter-faciès de genre humain. La violence des hommes apparaît lorsque les interactions avec notre environnement ne sont plus comprises. Cette erreur de compréhension transforme notre méconnaissance du monde en préjugés et de ces idées préconstruites découle la haine. Notre faute, digne d'un péché mortifère, est de considérer nos interstices sociaux comme des actes universels. Cette méprise est promue par une machine à images journalistiques : la télévision. Cet être prend corps et esprit au sein de la cellule familiale au point d'en devenir une sorte d'universalité du savoir. On ne cherche plus à croiser les sources et à en extraire l'essentiel pour en analyser le contenu. Non, on devient téléphage, on mange de l'image toute faite, on gobe durant des heures entières des concepts fallacieux et superficiels pour ensuite les appliquer dans nos actes. Nos cerveaux ne sont plus disponibles. Nos yeux pensent comme le disent certaines tribus aborigènes. La réflexion est descendue dans nos organes de vision. L'image fait foi et c'est pour ces raisons que nous devons au maximum coller à notre tableau social. Je ne possède plus une identité humaine, j'obtiens désormais une vision holographique de mon statut dans ma contingence d'être doué de raison. Tout ceci, mon cher collègue, est surprenant. La mort de la société est plus proche qu'on ne le croit et personne n'ose entrevoir la souffrance engendrée par celle-ci. N'ayant pas envie de finir sur une note ténébreuse, j'imagine que la solution de la curiosité existe. Notre univers est surpeuplé de bulles si différentes, aux codes distincts, aux valeurs divergentes et aux saveurs si subtiles qu'il serait si bête de ne pas en picorer le meilleur. La transversalité est le super héros de la sociologie, faisons lui confiance. Merci.

Cordialement

K.B

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